Conversion 231 : 2.231E
Les modèles
La Chapelon est à juste titre une machine phare que vous aimez autant que nous.
Nous en avons converti trois modèles : la Fulgurex en haut de gamme laiton, la JCR en kit, la Roco en industriel.
La Chapelon Fulgurex
Ose-t'on bricoler une Chapelon Fulgurex ? Notre réponse est oui : si la mémoire de Mr André Chapelon est sacrée, un modèle réduit peut se mettre à jour. Si vous tenez importante la valeur spéculative ou si vous ne vous sentez pas à l'aise, ne touchez pas à votre modèle et si vous voulez le transformer, amenez-le chez un professionnel. Nous attaquons la conversion de cette machine en démontant la timonerie de frein et les vis qui tiennent le bissel et le bogie. |
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Contrairement à ce que montrent nos images, il faut démonter les deux parties du cendrier à ce stade pour que le moteur et le réducteur puissent sortir avec le châssis. Viennent ensuite le fond du châssis, le carter du réducteur et l'attelage machine-tender. La prise de mouvement du Flaman pose un problème particulier car il faut désolidariser le maneton de l'essieu moteur arrière. |
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La prise de mouvement de l'autre côté de la machine est désolidarisée de la même manière que la prise du Flaman. Les contre-manivelles sont serrées sur les manetons menants au moyen d'une chape vissée : un petit tournevis cruciforme en viendra à bout. |
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Deux vis tiennent encore le châssis à la superstructure, elles sont localisées sous le plancher de l'abri, débrancher le moteur. Gadget ou fonction essentielle, nous ne trancherons pas : les bielles motrices intérieures et leurs crosses sont retenues par les glissières intérieures formant un ensemble qui tient par une vis cruciforme. |
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Cette fois, le train moteur peut tomber : attention à ne pas perdre les ressorts de suspension, même si les ressorts trop puissants n'ont pas beaucoup d'effet réel... Dévisser les manetons avec le tournevis six pans obligeamment fourni par le fabricant. |
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Les bielles d'accouplement sont déposées pour laisser le train moteur libre, les bielles motrices intérieures sont désengagées de l'essieu coudé. | ||
Nous aurons besoin des paliers et du pignon : on extrait les roues à l'aide du Puller. Même opération sur l'essieu coudé, mais plus délicate à cause du manque de place : exceptionnellement, nous engageons le Puller sur le palier et nous extrayons la roue avec soin. |
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Voici le train moteur enfin démonté - en fait, nous avons aussi réutilisé les trois axes et démonté aussi les deux roues motrices du haut à gauche de ce cliché. Pour modifier l'essieu coudé, il est essentiel de prendre garde à conserver l'alignement strict des deux portées. Un posage spécial est fabriqué en trois parties. |
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La pièce de gauche serre une portée, les deux pièces de droite enserrent cette pièce et l'autre portée. Le tout est installé dans une pince de tournage pour créer les portées standard Apogée à 2.40 mm de diamètre. Pour chasser les roues au remontage sans désaligner les deux parties de l'axe, il faut encaisser les efforts longitudinaux proprement. |
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Une barre d'acier argent de diamètre 1.30 mm est modifiée pour créer deux méplats parallèles, ce qui permet de l'insérer à légère force entre les contrepoids de l'essieu coudé, puis coupée sur place. On forme une seconde barre pour l'autre coude de l'essieu puis on insère les paliers, l'axe est prêt pour le remontage. |
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Nous avons légèrement diminué la longueur de l'axe de 20.00 mm à 19.70 mm, ce qui a respecté les cônes de serrage par pointes reproduits à un diamètre un peu fort par Fulgurex. On fait subir le même traitement aux deux autres axes, c'est bien plus simple, et on obtient enfin le nouveau train de roues complet de la machine. |
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Pour le remontage, on commence par le bogie et le bissel : on voit enfin le bénéfice du Proto'87 par rapport au RP25-110 de l'époque. Noter le ressort plat de maintien des trois essieux : ce système serait nettement amélioré par des paliers Minisovap qui éviteraient le frottement sur l'essieu. De même pour les ressorts des essieux moteurs : l'essieu menant pourrait être fixe si c'était l'essieu arrière et les deux autres n'auraient pas besoin de ressort avec un balancier Isovap sans frottement sur l'axe. |
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Et c'estparti pour la longue et minutieuse opération de remontage... Au passage, nous avons refait les six manetons. Qui a dit qu'il n'y a pas moyen de convertir de beaux modèles en Proto'87 ? |
La Chapelon JCR
Encore un très beau modèle pour son époque, mais cette fois en kit. Ce modèle est équipé d'un réducteur Escap RG4 intelligemment monté puisque les trois essieux peuvent se déposer simplement en retirant le fond du châssis. Il en va de même pour le bogie et le bissel qui sont munis de logements en U pour les paliers : bravo, c'est très simple à convertir ! |
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Vous aurez à nous expédier tous les paliers et le pignon moteur. Nous remplacerons les axes par les nôtres pour toutes les roues motrices en remontant votre pignon. Les trois essieux de bogie et bissel ont des axes de diamètre 2.40 mm, qu'il faudra nous envoyer. Nous les remettons à longueur, nous créons un meilleur congé d'insertion de la roue et nous recréons le cône de la pointe de touche. |
La Chapelon Roco
Nous lui avons consacré un transkit qui vous facilitera largement la vie : chaque essieu du modèle pose un problème particulier, ce qui explique que le temps de gestation de ce transkit ait été un peu long. Les essieux du bogie, du bissel et deux du tender ont besoin d'une bague médiane isolante. Les deux autres essieux du tender sont menants, il faudra transférer leur pignon sur nos axes 50004U car les axes d'origine n'ont pas la longueur nécessaire. |
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Les roues menantes ont un maneton très particulier, avec un perçage de diamètre 1.5 mm comportant un méplat. Nous avons donc réalisé des manetons menants adaptés, réalisés par assemblage brasé puis réusinés avant l'usinage final. |
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Quant aux roues menées, elles comportent une ouverture de section carrée au maneton que nous avons reproduite sous la forme de bagues spéciales en POM. Le carré de positionnement du maneton est broché par nos soins, à l'aide d'un outil fabriqué pour l'occasion. Il peut vous rester un peu d'ébavurage comme on le voit ici : il faut bien qu'on vous laisse quelque chose à faire, non ? |
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Sur le modèle Roco, les roues sont conductrices jusqu'au moyeu. Les essieux moteurs sont munis de bagues isolantes au moyeu, indérées sur un axe neutre avec une entretoise tournante sans doute en rilsan. Nos roues motrices sont montées différemment : nous les avons munies d'axes spéciaux comportant des paliers en laiton fabriqués sur mesure. |
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Voici un premier essieu moteur basé sur cet axe, cliché pris avant le montage des deux manetons. | ||
Voici le train de la machine tel que nous vous le livrons, qui se complète bien entendu du train correspondant pour le tender. Les trois essieux porteurs ont leur entretoise, les roues menantes de l'axe moteur médian ont leur maneton médian à méplat intérieur, les deux autres essieux moteurs ont leur mortaise carrée. Soit 22 décolletages et usinages exotiques sur mesure pour chaque train. Disons juste qu'en termes économiques, cette référence n'est pas très raisonnable ! |